Kakashi savait que tout cela était risqué, pourtant il devait le retrouver. Il devait le convaincre d’arrêter toute cette folie. Cette paix” , cette illusion lancée par Madara n’avait fait que déclencher des tensions au sein des Grands Pays. Elle avait détruit et ravagé l’alliance au profit d’une politique individualiste. Les alliées pendant la Grande Guerre étaient devenus leurs ennemis. Ils se faisaient traquer sans relâche, se cachant dans les forêts denses afin de ne pas se faire tuer. Tout avait changé depuis qu’ils étaient victimes de cette illusion. L’atmosphère n’était plus pareille, même à Konoha. Les civils et les shinobis qui travaillaient autrefois main dans la main afin que le monde soit meilleur, s’entretuaient et se déchiraient à mesure que le temps passait. Beaucoup de civils avaient perdu espoir et se tournaient vers des rites funestes afin de pouvoir revoir les êtres disparus. Etait-ce vraiment ta vision de la paix, Obito ? Toi, qui a toujours voulu que tout le monde vive heureux dans une société prospère, sans guerre. Est-ce ta vision du bonheur que tu vois lorsqu’un simple villageois s’appauvrit pour ne serait-ce qu’avoir une illusion d’une personne chère à son cœur ? Se demanda Kakashi en contemplant les étoiles. Bien que Obito le haïssait au plus profond de son être, le ninja copieur n’avait pas perdu confiance en cet ami disparu bien trop tôt. Il s’en était toujours voulu de ce qui lui était arrivé, mais aussi à Rin. Il comprenait mieux que quiconque sa souffrance. Kakashi aurait vendu n’importe quoi pour ne serait-ce que s’excuser auprès de Rin, de pouvoir lui parler, ainsi que de voir son sourire tendre et doux. Kakashi s’était toujours senti coupable et impuissant face à ce qui était arrivé à ses amis, certes, tout le monde l’avait réconforté en lui disant qu’il était jeune et qu’il ne pouvait pas tout faire. Cependant, ces mots n’avaient fait que de l’enfoncer encore plus dans sa culpabilité.
Cette culpabilité, ce lourd poids qui pesait sur sa poitrine a été le départ dans tout ce qu’avait fait Kakashi durant sa carrière. Les forces spéciales, sensei d’une équipe. L’impuissance et la culpabilité l’avaient poussé à vouloir se faire pardonner de ce qui s’était passé durant la Troisième Grande Guerre Ninja. Il ne savait plus le nombre d’heures qu’il avait passé à regarder le mémorial et à se souvenir du visage et des paroles de son sensei, de Rin, mais surtout d’Obito. Il s’était toujours inspiré des paroles de son ami, remplies de sagesse malgré son jeune âge. Une autre culpabilité s’était fait ressentir lorsqu’il avait compris que durant tout ce temps Obito était derrière tout ça. Il n’avait pas pu empêcher son ami de sombrer dans la folie et de prendre une voie obscure. La vision utopique et naïve de la paix s’était étiolée pour devenir quelque chose de tordu. Cette paix qu’Obito avait répété sans cesse , se retrouvait dans celle de Naruto. C’était pour cette paix que Kakashi s’était battu ardemment. Et non, cette foutue illusion, cette pseudo-paix qui asservissait le monde shinobi. Poussant un soupir, Kakashi resta là à observer les étoiles qui brillaient de mille feux dans le ciel. La lune resplendissait , offrant un berceau de lumière sur les parois rocheuses de la montagne.
Son feu crépitait doucement derrière lui, offrant un peu de chaleur apprécié par ses températures basses. Cela faisait une semaine qu’il avait quitté le camp sommaire pour retrouver Obito et tenter de le convaincre de tout arrêter. Une quête compliquée et peut-être mortelle pour lui. Cependant, il devait le faire pour le bien du monde shinobi mais surtout celui d’Obito. Le sabre de Chakra Blanc dans son dos, Kakashi observait les constellations tout en se demandant ce qu’il pourrait bien dire pour guider Obito dans un chemin beaucoup plus lumineux et en accord avec ce qu’il voulait par le passé. Il espérait vainement avoir son pardon.
Mah, autant croire aux pays enneigés de sucre et d’arbres en bonbon, pensa Kakashi avant de sentir un coup de vent derrière lui. Le feu sembla s’intensifier avant de se stabiliser. Il sut avant même de se retourner que c’était lui. Il se tourna et fixa son ami d’enfance de son sempiternel air endormi. Avec rapidité et agilité, Kakashi se releva afin de mieux le confronter. Bien qu’il affichait un air nonchalant dans sa posture, Kakashi était en état d’alerte.
-Obito ! Déclara-t-il d’un ton nonchalant. Cela fait longtemps, ajouta Kakashi en fixant son ami.
Il rêvait de cette confrontation mais maintenant que son ancien meilleur ami se trouvait devant lui, sa langue restait lourde dans sa bouche. Il n’avait plus aucun argument à dire face au visage masqué d’Obito.
-Je te cherchais, s’enquit Kakashi d’une voix calme et égale à lui-même.
C’était dangereux. Kakashi était sur une pente glissante mais il devait le faire. Le ninja copieur ne voulait pas abandonner, et il continuerait jusqu’à ce que Obito change d’avis au sujet de ce genjutsu.
人は愛情を知った時…憎しみのリスクを背負う
hitowa aijouwo shittatoki、nikushimino risukuwo seou
Quand une personne souhaite être aimée, elle doit apprendre à être détestée.
le mugen tsukuyomi de madara est un genjutsu d'une puissance inouïe. grâce à moi, il a modelé son rêve, un monde où la mort n'a plus de prise. lorsqu'un être passe de l'autre côté, un simple murmure de vie lié à du chakra le ramène à l'existence, condamnant son esprit à l'oubli de ses tourments passés. l'oubli de sa propre mort mène à l'oubli de son existence. cette douleur, elle a été mon carburant, mon essence même. elle m'a conduit à l'abîme de la haine, là où la folie et la terreur règnent en maîtres. je rêvais de périr sous ces rochers, de laisser derrière moi cette existence tourmentée. oh, comme j'aurais voulu oublier la trahison glaciale de kakashi, de m'arracher à cette spirale de rage et de vengeance. mais aujourd'hui, cette haine m'a entièrement consumé. la simple idée de la mort n'est plus qu'un lointain murmure dans les recoins sombres de mon esprit. mon devoir est devenu une obsession. une seule vérité compte. celle de l'illusion d'un monde parfait.
madara doit conserver ses forces, maintenir ce monde idyllique qu'il tisse de ses ténèbres. mais je sais, je sens les fissures dans cette réalité factice. l'illusion de gouvernance séparée n'est qu'une erreur, une faille béante dans le voile qu'il a tissé. pourtant, aujourd'hui, la division s'estompe, chaque nation arborant son autorité sur les lambeaux des anciens villages, maintenant vidés de toute puissance militaire. la fusion des nations est inéluctable, et bientôt... non. je n'en dirais pas plus. même à moi-même, je cache mes ambitions secrètes, mes desseins impénétrables. dans les méandres de cette folie grandissante, mes véritables secrets resteront à jamais masqués.
aujourd'hui, mon attention est focus sur toi. hatake kakashi. toi qui a grandi et t'es développé dans le mensonge du monde shinobi, dans le mensonge de la mort de ton père. tu n'as été qu'un pion. une force pour le village que tu as servi. et regarde où tout ça a mené. c'est en réalité toi qui m'a créé. toi qui a permis que tout ça se réalise. en as-tu seulement conscience ? mon passé est autant lié au tient que notre futur. le désir de te tuer est très fort en moi. mais si je t'ôte la vie maintenant, tu reviendras. tu reviendras en ce monde absout de tout souvenir depuis le mugen tsukuyomi. ton désire de sortir d'ici sera encore plus grand. ton influence sur naruto et sasuke le sera d'avantage. stratégiquement ta mort ne m'arrange pas. je dois d'abord veiller à ce que l'on t'oublie. que l'on t'oublie suffisamment pour que les souvenirs ne soient pas assez fort que pour te faire revenir. mais aussi, j'ai envie que tu vois ce monde te tes propres yeux. j'ai envie que tu souffres de culpabilité et de regret. des sentiments plus fort que la mort seule ne peut libérer.
— je sais.
grâce à zetsu, j'avais un regard sur ce monde. un regard constant. avais-je envie de le confronter à moi sachant qu'il me cherchait ? ou avais-je juste voulu l'écarter de sa route vers l'un de nos repères. sans doute les deux. ma plus grande peur était celle de ne pas pouvoir me retenir de le tuer. je serrais le poing si fort dans mon gant que je sentis le sang couler sur mes phalanges.
— tu cherches encore à me changer, n'est-ce pas. peux-être devrais-tu enfin ouvrir les yeux et prendre le problème sous un autre angle. et si c'est toi qui devait changer, kakashi !
le troubler. le faire douter. et ensuite, le briser.
Kakashi regarda Obito, les yeux légèrement écarquillés par ce qu’il venait de dire. Changer d’angle pour ce problème ! Quelle baliverne ! Comment pouvait-il dire cela ? Lui, qui était si prompt à ce que tout le monde soit en paix ! Lui, qui était si prompt à aider les personnes âgées, quitte à arriver en retard ! Partout, où ses yeux se posaient. Il ne voyait que de la peine et de la souffrance intérieure. Les villageois avaient commencé à avoir des traits de culpabilité qui marquaient leurs visages. Ces marques n’étaient pas censées se trouver sur eux, c’était l’affaire des shinobis et des ninjas ! Comment peut-il qualifier ce désastre monstrueux de paix ? N’a-t-il donc rien à faire de ces pauvres gens qui vendaient tout ce qu’ils possédaient pour seulement une illusion ? Décidément, Kakashi ne comprenait pas les aberrations que son ancien meilleur ami lui sortait. A quel nom faisait-il cela ? De la vengeance ? Impossible, se dit Kakashi après un court moment de frustration face à l’aveuglement de son ami. Ce n’était qu’une question de vengeance, c’était impossible. C’était bien trop cruel de faire payer des innocents avec les coupables. Si, Obito voulait tant se venger de moi et de ce que j’avais fait à Rin, pourquoi a-t-il mis des innocents dans la balance ? Pourquoi ne pas s’être attaqué seulement à moi, pensa Kakashi qui cherchait encore à comprendre le raisonnement illogique que Obito lui servait à chaque fois qu’ils se croisaient.
Pensif, Kakashi fixait le masque orangé avec un certain désarroi qu’il dissimulait tant bien que mal. Rien n’avait de sens ! Est-ce que Obito croyait qu’il n’avait une once de remords à ce qu’il avait fait à Rin ? Chaque jour, chaque nuit, Kakashi voyait encore le doux visage de la jeune fille pâlir avant de se figer dans une grimace de douleur. Chaque minute, il se souvenait de sa main qui transperçait son corps frêle comme si ce n’était qu’une vulgaire feuille. La culpabilité était présente dans tout son être, il avait été impuissant face à la mort de ses amis, de son sensei et de ses camarades. Elle guidait ses pas, éclairant de sa lumière douloureuse, le chemin tortueux de la rédemption. Puis, Obito est revenu à la vie, bien décidé à lui faire payer son impuissance et la mort de leur amie. La guerre n’était pas belle à voir, il faut savoir faire des sacrifices pour avoir la paix, lui avait dit un jour, un homme ivre entre deux hoquets. Il n’avait jamais été d’accord avec cette pensée de vie depuis le sacrifice de Obito. Sacrifier une vie pour sauver des terres, des arbres ne valait pas le coup, selon Kakashi.
Faisant une moue derrière son masque, les mains dans les poches. Kakashi ne sut pas vraiment quoi répondre à cet étranger qui était devant lui. Cette personne n’est plus Obito, c’est impossible ! Jamais, ô grand jamais, il ne voudrait faire cela à des personnes sans défenses, pensa amèrement Kakashi, déçu de ce qui était advenu du jeune Uchiha, toujours en retard.
-Je sais que tu le sais, rétorqua Kakashi avec un petit sourire en coin dissimulé. J’ai compris ton petit manège, tu sais. Au moins, cela t’a permis pour une fois d’être en avance, comme quoi, rien n’a de sens ici, ajouta-t-il d’un ton plus sérieux.
Quant aux interrogations de Obito, Kakashi secoua négativement la tête. Le changer ? Ce n’était pas son rôle de le faire. Obito devait faire le premier pas tout seul, mais Kakashi voulait l’aider à ouvrir les yeux sur ce monde créé de toute pièce qui détruisait des familles entières. Des shinobis admirés devaient quitter leurs villages à cause des civiles qui leur lançaient des regards hostiles. Il eut un petit pincement au coeur en se souvenant du visage de Naruto. Lui, qui avait tant fait pour son village alors qu’il avait été rejeté, battu lorsqu’il n’était qu’un enfant. Lui, qui avait trouvé une force incommensurable dans le pardon devait se cacher. En y repensant, Obito avait détruit la vie de cet enfant sur toute la ligne. En libérant Kyubi, il avait signé l’arrêt de mort de ses parents et l’avait forcé à endosser le rôle d' hôte en fin de compte. Il s’était fait mépriser par le village tout entier, ignoré et isolé dans sa souffrance. Est-ce qu’il avait fait cela pour se venger de Minato au nom de Rin ? C’était absurde. Minato sensei n’avait rien à voir dans cette tragédie. Pour Madara ? Sans aucun doute. Obito avait souffert, mais il n’était pas le seul à souffrir dans toute cette histoire. Pendant que Madara s’amusait à réduire des espoirs et des rêves à néant, Obito faisait ses basses besognes ? Sans nul doute.
-Non. Je ne suis pas venu pour cela, il n’y a que toi et toi seul qui puisse faire cela. Je t’aiderais si tu le souhaites, comme tu l’as fait pour moi, il y a toutes ces années où tu m’as ouvert les yeux sur ce qu’était la véritable paix. Mah, dis-moi, Obito, j’aurais une question à te poser et peut-être pourrais-je voir le problème de ton angle. Selon toi, quelle est la définition de la paix ? S’enquit Kakashi de son sempiternel ton endormi. Parce que dans mon angle, je ne vois rien de ce que tu appelais autrefois la paix, renchérit-il sur le même ton.
C’était risqué de le provoquer mais il ne savait pas vraiment sur quel pied danser lorsqu’il s’agissait de Obito. Il était bien trop aveuglé par la haine, son cerveau bien trop lavé par les préceptes ridicules de Madara pour savoir véritablement ce qui se tramait en lui
le désir de m'esclaffer me brûlait les lèvres devant tant d'absurdité. comment pouvait-il encore penser qu'il n'y avait qu'une seule définition de la paix ? la paix, c'est subjectif, égocentrique. il suffit de jeter un regard sur le passé. pour "être en paix", les plus grands villages shinobi possédaient leur arme de puissance gigantesque, le bijuu. pour être en paix, konoha a étendu son réseau d'information afin de devenir le village le plus puissant du monde. pour être en paix, ce même village a autorisé le massacre des siens. pour être en paix, un shinobi devait faire fit de ses émotions et suivre les ordres. être un instrument de guerre. la définition de la paix est subjective et dépend du regard de celui qui la clame.
kakashi, pour être en paix, j'imagine que tu souhaites retourner dans le monde réel où naruto deviendrait hokage. c'est ta vision, ton propre choix. j'ai mis en place quelque chose de bien plus vaste avec madara. tous ont le choix. vivre dans cette illusion ou s'y refuser. il suffit de regarder les villages, ils ne se déchirent plus entre eux, car régis par une même autorité. celle de leur pays, et bientôt l'autorité sera supérieure.
— ma définition de la paix ? je n'en ai pas. la paix est illusoire et encore plus dangereuse que le mugen tsukuyomi de madara. la paix est définie par une vision subjective et dictée par les plus grandes puissances de ce monde. ceux-ci prennent la liberté de faire de nombreux actes odieux pour la paix, comme annihiler un clan de son propre village, mettre un démon à neuf queues dans le corps d'un nouveau-né ou même tuer celle qu'il devait protéger. tout ça pour la paix que tu défends. trouves-tu cela juste, kakashi ? et même si naruto arrivait à créer la paix que tu défends, qu'adviendra-t-il lorsqu'il devra s'éteindre ?
cela s'est déjà démontré dans le passé. chaque nouveau leader entraîne avec lui son propre pays, dépendamment de ses propres aspirations. rien n'est sûr. le monde réel n'est pas sûr, il est instable, fragile. moi aussi, j'aspirais à devenir hokage. j'aspirais à guider le monde shinobi vers la paix. on se moquait de moi. il a fallu que je porte un masque pour qu'on daigne m'écouter, me donner de l'importance. aujourd'hui, j'ai créé un monde avec l'aide de madara. ce n'est pas encore un monde de paix, j'en ai conscience, mais il est en bonne voie. je dois encore terminer certains objectifs, le façonner à ma manière.
kakashi a toujours eu les yeux fermés sur ce monde. ma "mort" et celle de rin lui ont permis de les entr'ouvrir, mais ils ne sont pleinement ouverts. il a été éduqué ainsi. éduqué à obéir, éduqué à faire que cet enfer dans lequel il vivait soit le monde réel, et que chaque infime moment de détente soit la paix qu'il aspirait. est-ce que je lui en veux ? bien sûr. plus jeune, je le jalousais et l'enviais. et aujourd'hui, je m'en veux d'avoir eu ces sentiments, car il n'est qu'un pion. un pion au service d'un village, d'un pays. et même si le mugen tuskuyomi l'a forcé à se décrocher de ça, il s'y attache, comme un nourrisson à la recherche du mamelon de sa mère. ça fait partie de lui et bientôt, il comprendra que les seuls ennemis de ce monde sont ceux qui s'y refusent. comme lui et naruto.
— à mon tour de te poser une question. naruto et toi, êtes-vous prêt à sacrifier 10 années de souvenirs, 10 années de vie aux shinobi pour sortir de l'illusion ? Je vais le poser autrement, êtes-vous prêt à ôter la vie des personnages créés par ce genjutsu avec qui les shinobi entretiennent de bonnes relations, pour retourner dans le monde réel ? êtes-vous prêt à tuer un enfant de neuf ans pour que son père revienne à sa vie de soldat ? Dans le monde réel, absout de sa vie de père.
en effet, c'est de cela qu'il s'agit. naruto arrivera-t-il à avoir la conscience tranquille s'il demande à l'un de ses amis de tuer son propre enfant, son épouse, pour revenir à ces côtés à la quatrième grande guerre shinobi, agonisant sur le sol entouré des dépravations de la bataille ? car même s'il s'agit d'illusion, pour ces shinobi, ce sont des illusions réelles, des souvenirs réelles. sont-ils prêt à vivre comme s'ils n'avaient jamais existé ? Je sais, ça aurait été plus simple que le monde soit perçu en seul deux nuances, les gentils, les méchants. cela aurait été plus simple que je sois le méchant de l'histoire et naruto le gentil. mais le monde est un ensemble de valeur de gris. dans ce monde, vous apprendrez que rien n'est blanc ou noir.
kakashi, pour être en paix, j'imagine que tu souhaites retourner dans le monde réel où naruto deviendrait hokage. c'est ta vision, ton propre choix. j'ai mis en place quelque chose de bien plus vaste avec madara. tous ont le choix. vivre dans cette illusion ou s'y refuser. il suffit de regarder les villages, ils ne se déchirent plus entre eux, car régis par une même autorité. celle de leur pays, et bientôt l'autorité sera supérieure.
— ma définition de la paix ? je n'en ai pas. la paix est illusoire et encore plus dangereuse que le mugen tsukuyomi de madara. la paix est définie par une vision subjective et dictée par les plus grandes puissances de ce monde. ceux-ci prennent la liberté de faire de nombreux actes odieux pour la paix, comme annihiler un clan de son propre village, mettre un démon à neuf queues dans le corps d'un nouveau-né ou même tuer celle qu'il devait protéger. tout ça pour la paix que tu défends. trouves-tu cela juste, kakashi ? et même si naruto arrivait à créer la paix que tu défends, qu'adviendra-t-il lorsqu'il devra s'éteindre ?
cela s'est déjà démontré dans le passé. chaque nouveau leader entraîne avec lui son propre pays, dépendamment de ses propres aspirations. rien n'est sûr. le monde réel n'est pas sûr, il est instable, fragile. moi aussi, j'aspirais à devenir hokage. j'aspirais à guider le monde shinobi vers la paix. on se moquait de moi. il a fallu que je porte un masque pour qu'on daigne m'écouter, me donner de l'importance. aujourd'hui, j'ai créé un monde avec l'aide de madara. ce n'est pas encore un monde de paix, j'en ai conscience, mais il est en bonne voie. je dois encore terminer certains objectifs, le façonner à ma manière.
kakashi a toujours eu les yeux fermés sur ce monde. ma "mort" et celle de rin lui ont permis de les entr'ouvrir, mais ils ne sont pleinement ouverts. il a été éduqué ainsi. éduqué à obéir, éduqué à faire que cet enfer dans lequel il vivait soit le monde réel, et que chaque infime moment de détente soit la paix qu'il aspirait. est-ce que je lui en veux ? bien sûr. plus jeune, je le jalousais et l'enviais. et aujourd'hui, je m'en veux d'avoir eu ces sentiments, car il n'est qu'un pion. un pion au service d'un village, d'un pays. et même si le mugen tuskuyomi l'a forcé à se décrocher de ça, il s'y attache, comme un nourrisson à la recherche du mamelon de sa mère. ça fait partie de lui et bientôt, il comprendra que les seuls ennemis de ce monde sont ceux qui s'y refusent. comme lui et naruto.
— à mon tour de te poser une question. naruto et toi, êtes-vous prêt à sacrifier 10 années de souvenirs, 10 années de vie aux shinobi pour sortir de l'illusion ? Je vais le poser autrement, êtes-vous prêt à ôter la vie des personnages créés par ce genjutsu avec qui les shinobi entretiennent de bonnes relations, pour retourner dans le monde réel ? êtes-vous prêt à tuer un enfant de neuf ans pour que son père revienne à sa vie de soldat ? Dans le monde réel, absout de sa vie de père.
en effet, c'est de cela qu'il s'agit. naruto arrivera-t-il à avoir la conscience tranquille s'il demande à l'un de ses amis de tuer son propre enfant, son épouse, pour revenir à ces côtés à la quatrième grande guerre shinobi, agonisant sur le sol entouré des dépravations de la bataille ? car même s'il s'agit d'illusion, pour ces shinobi, ce sont des illusions réelles, des souvenirs réelles. sont-ils prêt à vivre comme s'ils n'avaient jamais existé ? Je sais, ça aurait été plus simple que le monde soit perçu en seul deux nuances, les gentils, les méchants. cela aurait été plus simple que je sois le méchant de l'histoire et naruto le gentil. mais le monde est un ensemble de valeur de gris. dans ce monde, vous apprendrez que rien n'est blanc ou noir.
Les yeux plissés, Kakashi regardait son ami d’enfance avec une certaine frustration. Il ne savait pas vraiment quoi penser des paroles de son ami. Devait-il le considérer en tant que tel, bien qu’il avait passé le plus clair de son temps à détruire la paix, qu’il avait tant désiré auparavant ? Cette question était très simple. Obito avait détruit la vie de nombreux gens, ravagé son propre clan, tuer son ancien sensei et sa femme. Il avait tout fait pour qu’ils ne soient plus amis. Pourtant, Kakashi ne pouvait pas couper ce lien entre eux deux. Il ne le pouvait tout simplement pas. Cela aurait dû être simple, se détacher de cet homme qui lui avait tout enlevé ainsi qu’à ses élèves. Il aurait dû, pourtant il n’a pas pu. Kakashi ne pourrait jamais couper ce lien qui les unissait. Naïvement, il cherchait dans les paroles et dans son œil, des traces du jeune shinobi maladroit qui arrivait toujours en retard pour des raisons parfois ridicules. Aider les personnes âgées à porter leurs courses, sauver un chat coincé dans un arbre. Ce genre de choses que le jeune Obito faisait avec un grand sourire et une détermination à toute épreuve. A cette époque, Naruto et lui avaient de nombreux traits en commun. Naïf, idiot, voulant par dessus tout devenir Hokage. Pendant toutes ces années passées à entraîner le fils de son sensei, Kakashi avait toujours fait des comparaisons entre ces deux-là. Deux énergumènes criards qui hurlaient à pleins poumons, leur désir de devenir Hokage.Avec une profonde amertume, ce Obito énervant lui manquait énormément.
Chaque fois que Kakashi posait un regard sur Naruto, il voyait une image de son ami qui se superposait au visage de son élève. Il avait perdu son ami. Un ami très cher dont le regret était lourd à porter. Caché sous son bandeau, le sharingan était une preuve de cette horrible perte. Chaque jour, il repensait à cet instant, comme s’il était figé dans son esprit. Chaque jour, il arrivait en retard en pensant aux excuses idiotes que le jeune genin déclarait à son équipe. Chaque jour, chaque minute, il voyait le visage de Rin et Obito tourner en boucle dans sa tête. Il voulait les rendre fiers, tenir pour eux. Et pourtant, tous ses efforts étaient vains.
Obito était en vie et le haïssait car Kakashi poursuivait les préceptes de ce dernier. Une belle ironie qui se trouvait devant lui. Obito ne croyait plus en la paix. Il ne croyait plus en rien du tout. Comment pouvait-il aider son ami à revenir de leur côté, de les aider à éteindre ce rêve. Ce qui semblait impossible à ses yeux. Dans le regard noir de Obito, il ne voyait que le reflet d’une haine brulante qui semblait ronger ses entrailles. Pourtant, une lueur d’espoir brillait dans le coeur de Kakashi, de revoir son ami revenir parmi eux. Il souhaitait revoir l’ancien Obito parler avec ardeur, faire des farces avec son jeune élève à la tenue criarde. Les voir manger des ramens ensemble, en découvrant leurs points communs. Etait-ce naïf de croire en cette situation ? Sans aucun doute, mais Kakashi ne pouvait que le désirer. Il voulait que Rin soit fier d’eux lorsqu’elle les retrouvera dans l’au-delà. Il voulait revoir son sourire doux et amical, qu’elle les accueille à bras ouvert. Il voulait voir ses yeux briller d’une douce lueur et graver cette image dans sa mémoire. Ce qu’ils étaient en train de faire, était le contraire des désirs de son amie qui s’était sacrifiée au nom de la paix. Le fait que Obito remet cela sur le tapis, lui fait revenir des années en arrière. L’image de sa main transperçant le corps frêle de la jeune fille comme si c’était du beurre. Kakashi frissonna en repensant à cette image qui revenait inlassablement le hanter. Il ne voulait plus revoir cela dans sa tête, avec cette horrible scène. Non, il ne voulait plus voir la douce lueur s’éteindre dans ses yeux. Il ne voulait plus. Pourtant, Kakashi le devait. Pour l’ancien Obito, pour Minato, et surtout pour Rin.
Obito se méprenait sur la paix. Avait-il oublié ce que c' était ? La paix était certes subjective à chaque personne. Elle ne prenait pas la même forme, la même volonté d’être. La paix était quelque chose de plus complexe que les propos de son ami. Cependant, la paix était collective. Elle devait gagner le coeur et l’esprit des gens afin qu’ils puissent travailler ensemble à l’établir. Ce n’était pas un monde sans bagarre et sans mort. C’était bien trop utopique et irréel pour la penser ainsi. Selon Kakashi, la paix était l’abondance car aucune mère ne devrait vendre sa maison pour nourrir son enfant et la prospérité des villages pour qu’aucune guerre éclate. La paix était une question d’équilibre dans un monde. Elle maintenait une chose essentielle : l’espoir. Sans cette douce lueur qui brillait dans les yeux, le monde sombrerait dans un chaos total. Cela commençait à se voir. Des civils qui imploraient de voir renaître leurs enfants disparus, faisant preuve parfois de cruauté pour y parvenir. Des enfants qui ressemblaient plus à des adultes qu’autre choses. Leurs yeux étaient ternes, implorant silencieusement que quelqu’un vienne en aide.
Brièvement, Kakashi secoua la tête pour que ces images sortent de sa tête, son regard toujours fixé sur son ami. Il savait que c’était risqué de parler avec lui, une erreur pouvait lui causer des soucis. Son ami n’allait pas le tuer, il n’était pas aussi idiot pour faire cela. Kakashi le savait, Obito le savait. Cependant, son ami pouvait le blesser et le torturer dans ce monde afin de l’écarter. Une erreur de jugement et tout était fini pour lui. Kakashi le savait.
-On s’accorde bien sur le fait que la paix est subjective. Mais elle l’est pour tout le monde, pas que pour les villages. La paix, Obito, c’est trouver un moyen d’avancer ensemble dans un monde meilleur. Bien sûr, pour cela, il ne faut pas qu’elle soit faite d’une manière tyrannique comme l’a fait Madara avec son Mugen Tsukuyomi. La paix n’est pas juste Obito. La justice et la paix sont deux choses complètement différentes dont le seul point commun est d’être subjectif à tout à chacun. Si un jour, Naruto venait à disparaître, sa voix continuerait à se faire entendre par les histoires, par les relations qu’il a créées tout au long de sa vie. Parmi tes exemples, n’as-tu pas oublié un détail majeur ? Tu as interféré dans l’annihilation de ton clan, en compagnie d’Itachi. Tu as interféré à la venue au monde de Naruto ? Et pourquoi cela, Obito ? Pour une histoire de vengeance envers moi ? Pour rien ? Je me le demande car si tu veux te venger de moi, sur ce que j’ai fait à Rin. Fais-le uniquement sur moi , et non sur mes deux élèves ! Ne les as-tu pas assez fait souffrir ? En volant tout un clan à l’un , tandis qu’à l’autre, tu lui as imposé ce lourd fardeau d’être jinchuriki à sa naissance. Et à quel nom l’as-tu fait ? Là, est la question, déclara Kakashi d’un ton un peu plus enflammé qu’à son habitude.
Cependant, Kakashi se tenait toujours calme bien que son ton trahissait quelque peu les diverses émotions qui le traversaient. La question de ces personnes créée par le genjutsu lui fait plus mal qu’autre chose. C’était une nouvelle information à prendre en compte. Ils ne pouvaient pas sacrifier ces personnes qui étaient en vie. Certes, ils étaient des illusions mais ils étaient en vie d’une manière ou d’une autre. Ils allaient trouver un moyen, qu’importe, ce qui se passerait tant que tout le monde était en vie, une fois revenue à la réalité. La volonté était, après tout, le fort de son élève.
-Je l’ignore complètement, Obito. Naruto ne voudra pas le faire car il ne pourra pas tuer tout simplement des personnes qui sont en vie, illusion ou non. Cependant, je sais une chose, Obito, avec cette illusion, tu vas plus perdre que de gagner de bénéfices, qu’importe ce que tu souhaites. Elle ne t'apportera rien de bon, renchérit Kakashi.
Kakashi savait que le monde n’était pas aussi manichéen qu’on aimerait. Cependant, il savait que cette illusion allait réduire tout le monde à néant, même Obito.
人は愛情を知った時…憎しみのリスクを背負う
hitowa aijouwo shittatoki、nikushimino risukuwo seou
Quand une personne souhaite être aimée, elle doit apprendre à être détestée.
si facilement manipulable. kakashi s'embrouille lui-même dans ses propos. il parle de paix pour les villages alors qu'il a déserté le sien pour vivre comme un nukenin. un shinobi sans attaches, uniquement pour suivre naruto, qui lui-même a décidé de suivre cette voie pour suivre sasuke. comme quoi, les prises de décisions qu'ils font sont subjectives, individuelles, et n'œuvrent en rien pour une paix dite "collective". d'ailleurs, il faudra que je remercie sasuke pour cela. il a réussi à affaiblir konoha de deux de ses plus forts shinobis. grâce à cela, les forces en présence se sont équilibrées. konoha n'a plus sa toute-puissance et pourrait plus aisément subir une attaque. c'est presque trop facile. mais avant cela, il me reste encore à recruter des guerriers pour l'akatsuki. lorsque ce sera chose faite, la première attaque sera imminente.
ma foi, il est temps de faire découvrir l'enfer à kakashi. lui montrer la paix qu'il aspire tant. il pense que ma vengeance n'est dirigée que vers lui. c'est bien mal me connaître. c'est ce monde qui est pourri jusqu'à l'os. ce monde est hypocrite, dirigé par l'argent, le pouvoir, et plus de territoire. si madara avait été nommé hokage, cela aurait peut-être été différent. mais le passé appartient au passé. c'est au présent qu'advient le pouvoir de changer le futur. apprends à vivre avec une douleur plus grande que la mort, kakashi. la culpabilité.
ma pupille commençait à tourner sur elle-même alors qu'elle semblait rester immobile. sans le savoir, kakashi était plongé dans mon genjutsu. je m'approchais de lui, immobile, mon kunai sous sa gorge. le désir de lui ôter la vie était grand. j'approchai le kunai de sa gorge et lui fis une légère entaille avant de m'en aller. en attendant, le ninja copieur allait devoir sortir de mon illusion, le monde qu'il aspire, l'enfer. ceci sera mon cadeau.
イザナギ
Kakashi se réveilla en pleine forêt, la lune était devenue claire. Serait-il sorti du Mugen Tsukuyomi ? Le vent était chaud, comme rassurant. La lumière était tel un coucher de soleil. Il faisait chaud. Trop chaud d'ailleurs, car bientôt, il se rendrait compte que Konoha brulait. Le pays était attaqué ! Autour de lui, des corps jonchant le sol, les corps de civils, femmes, enfants, des jeunes shinobi portant le bandeau de Konoha, de Kumo, Suna. Une cinquième Grande Guerre ?
— CHIDORI !
Cette voix. Il pouvait la reconnaitre parmi 1000 d'entre elles. C'était Sasuke. Etaient-ils là pour défendre Konoha. Bientôt, il vit le membre des Uchiha. Mais, terreur, il venait de traverser Choji Akimichi ! Comment ? Pourquoi ? Bientôt, il reconnut d'autres forces nukenin qui attaquaient le village de Konoha. Une explosion retint son attention. Il s'agissait de Kurama au loin. Le sol tremblait sous les assauts. Ce n'était pas possible ? Pas lui. Naruto jaillit des flammes.
— ODAMA RAZENGAN !
Une nouvelle attaque, cette fois, à l'encontre de Tsunade qui parvint à esquiver de justesse. Cette dernière avait le regard noir de colère, le sang qui perlait sur le sol. Naruto se tourna vers Kakashi.
— Oé Kakashi-sensei ! Tout va bien ?
Debout, nous y sommes presque Dattebayo !