Under the shadow of the fire - Naruto & Sasuke - 22.04.24 23:43
La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures lorsque Naruto aborda les dernières parois rocheuses de la montagne. Le terrain risqué le laissait indifférent tant il était guidé par une seule et unique mission en ce moment. Vaincre Madara. Le jeune shinobi n’a jamais été des plus perspicaces pour comprendre certaines situations mais celle-ci était aussi claire que de l’eau de roche. Madara et Obito étaient en train d’instaurer leur ère de paix, jouant avec le coeur des gens comme s’ils n’étaient que des vulgaires marionnettes. La situation était grave. Konoha, son véritable village qui l’avait vu grandir, n'est plus. Certes, il existait encore mais il ne régnait plus la même atmosphère qu’auparavant. La solidarité entre villageois et shinobi s’était dissous, fondu comme de la neige au soleil face à cet Hokage manipulateur. De toute façon, il avait été répudié et banni de ce village. Lui, l’Ancien Hokage n’avait plus sa place dans ce village qui lui avait tant coûté. Madara était en train de tout détruire, tout en maintenant que tout cela était la véritable paix. Etait-elle véritable ? Peut-être que pour lui et ceux qui partageaient sa vision du monde. Cependant, Naruto ne la partageait pas et il était devenu l’ennemi à abattre. Sa vision de la paix était complètement opposée à celle de Madara. La paix n’était pas parfaite mais fallait s’atteler à la force de la confiance et de la persévérance des autres personnes. Elle ne pouvait donc pas être obtenue par la force d’une illusion ou d’un tyran. Il fallait qu’elle soit commune et universelle, qu’elle guide le pas de chaque shinobi. C’était ce qu’il ne voyait pas dans la paix de Madara, qui avait détruit et tué tant de vies pour parvenir à cette “paix”. Les pays qui s’étaient alliés n’étaient plus, et des guerres civiles faisaient rage. Certaines personnes vendaient même des organes sur un marché pour espérer, ne serait-ce que pour avoir une lueur d’espoir dans ces temps troublés. Comment pouvait-elle être véritable à ses yeux ? Madara, était-il aveugle ? Ne voyait-il pas qu’il tuait un peu plus chaque jour les shinobis, les civils ? Ne voyait-il pas l’appauvrissement de ces personnes désespérées ? Comment pouvait-il appeler ce désastre, “la véritable paix” ? Naruto était certes jeune, peut-être un peu trop naïf. Cependant, il était beaucoup moins aveugle que les deux marionnettistes qui semblaient s’amuser du malheur des autres. Il pouvait comprendre leur désir de paix, cependant, il ne comprenait pas leur manière de l’obtenir. La paix , comme toute autre chose dans l’univers, était relative et subjective aux regards du monde.
Essouflé et épuisé, Naruto parvint à se retrouver en haut de cette montagne où la neige éternelle brillait d’un éclat argenté sous la lune. Du coin de l'œil, il crut même percevoir un éclat doré, mais c’était bien trop bref pour être sûr de son observation. Le souffle court par son ascension et la fatigue de son départ précipité, Naruto se présenta à la baie vitrée afin qu’il puisse être vu de tout le monde à l’intérieur. Il aperçut un petit blond qui semblait avoir à peine 10 ans, en train d’alimenter le feu, un regard concentré sur les flammes. Etait-ce lui ? L’éclat doré ? Sans plus de cérémonie, tout en restant en alerte. Naruto rentra dans ce qui semblait être une maison mélangeant la modernité et le traditionnel. La chaleur du foyer frappa violemment son corps refroidi par les températures basses de l’extérieur. La douceur des flammes vint doucement caresser ses joues rosies par le froid, le revigorant presque de toutes ses longues nuits passées à courir et à fuir de ce qu’il appelait sa maison. Le froid se qui régnait en maître dans son corps sembla s’évaporer pour ne laisser qu’une chaleur agréable. C’était tellement tentant de pouvoir rester assis au coin du feu, de pouvoir réchauffer ses muscles engourdis par l’air glacé qui s’était engouffré sous ses vêtements. Face à cette sensation familière, Naruto s'empêche de justesse à relâcher un soupir d’aise et de se laisser envahir par l’envie de rester oisif devant le feu. Il avait une mission, mais il ne pouvait l'effectuer tout seul. Il avait besoin de lui, de son meilleur ami. Uchiha Sasuke.
Son cœur bondit de joie en sentant les possibles retrouvailles avec son meilleur ennemi. Bien que Sasuke refusait toujours d’être son ami, Naruto n’avait jamais cessé de s’inquiéter pour lui et de vouloir le guider vers de merveilleux jours. Ils s’étaient battus, chamaillés, disputés sur de nombreux sujets mais malgré leurs points de divergences, ils étaient les seuls à pouvoir se comprendre mutuellement. Certes, le nouveau nukenin était peut être naïf sur les bords quant à sa relation avec le dernier héritier du clan Uchiha mais il ne pouvait nier sa dépendance envers lui. Naruto le savait, il avait besoin de son aide pour vaincre Madara. Peut-être même qu’il pourra détourner son ami de cette voie obscure qu’il avait empruntée depuis des années ? En tout cas, Naruto l’espérait. Il ne cessera jamais de l’espérer, surtout lorsqu’il s’agit de son meilleur ami.
-Je dois voir Uchiha Sasuke ! C’est urgent ! S’exclama-t-il d’une voix forte afin qu’il puisse se faire entendre dans la demeure.
Suite à ces mots, le jeune garçon aux cheveux blonds indisciplinés se leva et quitta la pièce rapidement. Peut-être qu’il est parti voir Sasuke, pensa Naruto avant de commencer à attendre que son ennemi-ami vienne à sa rencontre. Au loin, il entendit un éclat de voix familier et il eut un petit sourire en reconnaissant le ton grognon de l’Uchiha. Patiemment, il attendit quelque minute avant de s’impatienter lorsqu’il ne vit pas la tignasse noire apparaître dans son champ de vision.
-Bon sang ! Sasuke, je dois te parler de quelque chose et c’est urgent ! Hurla-t-il d’un ton impatient.
花は渦巻きのように回る。
hana wa uzumaki no yō ni mawaru
hana wa uzumaki no yō ni mawaru
c’est quoi, “la véritable paix” ?
le jeune homme cligna ses yeux vairons avant que ceux-ci ne se lève à la lucarne au plafond. cela n’était pas la première nuit où il se posait la question. main droite par-dessus main gauche, il avait choisi de s’isolé dans le fusuma dont les portes coulissantes étaient ornées de belles peintures japonaises traditionnelles. il se tenait droit, assis sur un zafu beige posé aux tatamis verts. la tête légèrement penché vers la poitrine, ses yeux en amande se déposèrent sur le vacillement doux de la flamme orange qui se tenait devant lui. il y avait bien des façons de pratiquer la méditation zazen, le jeune homme voulu que la flamme prenne une place à sa pratique spirituelle. en le faisant, il conférait au feu une grande valeur. il le faisait ainsi, parce qu’il se souvenait d’après ses parents, que c’était la façon dont pratiquait traditionnellement ses ancêtres. la méditation lui permettait de revenir à lui, chasser uchiha obito, le persécuteur de ses pensées.
cet air renfrogné n’appartenait qu’à une seule personne, uchiha sasuke. la flamme s’embrasa violemment d’une teinte noire, alors qu’il entendit cette voix. claire et criarde. celle qu’on aurait accordé à un enfant et qu’il reconnaitrait d’entres toutes. lui. il était là, à l’autre bout du couloir, derrière les portes coulissantes. son coeur ratta un battement avant de s’emballer d’une colère intense. le taka no ōgon hikari [1] qui avait lentement fait coulisser l’une des portes avait d’ores et déjà le regard incisif de sasuke braqué sur lui, soutenant durement le sien. jadis, fugaku arborait le même regard aux ninjas qui s’entretenaient avec lui pour des sujets très sérieux. il est parvenu à gravir la nature jusque-là. lui. il n’eût qu’à froncer les sourcils pour que ryuu garde le silence et qu’ils se comprennent. à ce moment-là, il vallait mieux pour le jeune rescapé otsutsuki de faire profil bas. sasuke se pencha sur la flamme pour l’éteindre puis, de mouvements exagéremment lents, récupèra quelques affaires mises de côté pour se concentrer sur la pratique. en quittant les tatamis, il glissa kusanagi à son échine, ajusta sa ceinture pourpre et ne porta pas d’intérêt au fait de couvrir son torse des pans de son kimono crème. autant qu’il le faisait avec ses cheveux, dont l’arrière était toujours autant en bataille. il s’avança, de pas feutré, avant de rester un moment dans la pénombre du couloir. le visage abaissé, il plissa les yeux. son chakra sombre et froid était en éveil.
pourquoi ? pourquoi fallait-il que tu me retrouves ? qu’est-ce que tu m’veux ?
c’était inconscient, de quitter konoha. la paume de sa main qui le soutenait contre le mur se ferma. il aurait aimé se demander comment il devait agir, ou encore chercher des raisons à sa venue, mais il savait qu’obito entendait ses pensées. il supposait aussi qu’il n’était pas bon de trop attendre ici, cela pourrait révéler des soupçons. plus ils étaient proches, plus sasuke sentait cet aura qui oppressait tout son être. il tira une grimaçe de frustration avant de se raidir instantanément à la détresse de l’appel de cette voix. il repris aussitôt sa marche, docile, passant le couloir sans conviction.
sa silhouette se dévoila doucement. il se présenta à naruto, sur le pas de la pièce donnant au salon, donc à distance de lui. il le considéra, les doigts frêles reposant à sa hanche et le visage à sa hauteur. en le voyant, son oeil fleurit immédiatement et il ne resta que quelques secondes à l’antre du couloir. sasuke se déporta contre l’échine de naruto, plaquant la paume de sa main droite contre son menton qu’il releva, faisant inévitablement basculer sa tignasse blonde pour l’arrière, tandis que son autre main se déportait au coeur du jinchuriki où la pointe kunai bien aiguisé menaçait son coeur. sasuke porta son visage au-dessus de l’épaule du blond avant de le lorgner de ses yeux en amande, mi-clos. il avait rapproché subtilement ses lèvres de son oreille. la fleur à son oeil tournoyait, ces cils se bordaient de sang. sasuke claqua sa langue.
— donne moi une bonne raison de te laisser - encore - en vie, naruto. ordonna t-il d'un ton calme.
ce chakra, chaud et rouge, qui l’apaisait tant, lui avait manqué. sasuke ne rêvait que d’une chose, pouvoir s’assoupir, l’esprit léger. seulement… la présence d’obito prenait le pas sur son comportement, et il ferait tout pour ne pas lui faire de mal en étant ainsi asservi au leader de l’akatsuki. personne n’avait le droit de lui faire de mal, sauf lui. se mesurer à naruto était devenu un jeu presque malsain où sasuke envisageait de vouloir le rendre plus fort à chaque fois qu’ils se retrouveraient. si ce fil se brisait, que naruto se détournait de lui, il ferait en sorte de lui rappeler son existence. il serait le seul qui puisse l’élever. le seul qui puisse l’amener à réaliser son rêve. devenir hokage…
— uh !?
un mouvement de retrait, il écarta son visage du sien. naruto et sasuke n’avaient plus besoin de parler à raison de se comprendre parfaitement. le uchiha écarquilla ses yeux en relevant le menton, n’y croyant pas. il enleva son emprise sur le blond, reculant d’un pas en arrière. il le reluqua de haut en bas. malgré lui, ses mains se mirent à trembler, lâchant le kunai dont le tintement contre le parquet en bois, raisonna. ses lèvres rosées s’entr’ouvrirent au silence de la gravité, non-explicité. naruto n’était plus l’hokage au pays du feu. sasuke resta choqué au point d’en rester immobile et renfermé. en continuant de braquer son regard pour sa tignasse qui déferlait à sa nuque amaigri, il abaissa lentement son visage, éperdu. les questionnements se succédèrent à son esprit plongé au brouillard. comment cela est-il possible ? qu’est-ce que sasuke avait-il fait de mal, pour que le rêve et plus grand espoir de naruto se brise ?
— t-t-tsk, susurra t-il entre sa mâchoire fermement serrée.
la fleur à son oeil tournait, tournait, tournait. un coup à droite, ensuite à gauche. les pétales se mouvaient comme les aiguilles d’une bousole perdant le nord. sasuke souffrait. ces yeux lui faisaient atrocement mal. il profita d’y voir encore clair pour venir s’emparer de l’épaule du blond, la tirer vers lui et lui donner un coup contre l’arête de son nez. décidé à le ruer de coups, sasuke plaqua le plus jeune contre le mur le plus proche. son poing s’arrêta face à son visage naïf. sa sale gueule angélique.
— bordel, je peux savoir à quoi tu joues, sans moi… HAH !?! vociféra t-il, fou de rage.
[1] taka no ōgon hikari, se traduit l’éclat doré de taka. il s’agit d’un surnom donné à ryuu par taka. il est ainsi appelé en raison de son avarice pour tout ce qui brille et son comportement enfantin.
Qu’il aurait aimé revoir Sasuke dans d’autres circonstances ! Il était là, déchu de ses fonctions de Hokage, déchu de son propre rêve. Il ne voulait vraiment pas se montrer ainsi devant lui, un échec total. Naruto savait qui était derrière tout ça, que tout cela n’était qu’une manipulation de Madara pour le voir échouer dans sa quête de la vérité. Le jeune hokage était devenu une gêne pour eux pour ce qu’ils voulaient faire de leur “terrain de jeu”. C’était ça, le Mugen Tsukuyomi, un terrain de jeu où ils n’étaient que des pions avec qui s’amuser. Les bougeant lorsqu’ils devenaient une gêne. Ainsi, le nouvel Hokage, l’un des plus puissants shinobi, le héros de Konoha n’était plus. Il n’était plus un héros mais un ennemi à tuer. Une cible rouge était peint sur sa tête, désormais, celui qui inspirait le monde shinobi à un avenir meilleur était relégué à être un déserteur. Les rôles étaient redistribués , tout s’était inversé dans ce monde. Les héros étaient devenus ce qu’on évitait, les nukenin. Quant à ceux qu’on évitait à tout prix, étaient vénérés par les civils qui les louaient, les remerciaient de leur miséricorde. Ne comprenaient-ils pas ce monde ? Ne voyaient-ils pas que c’était un enfer sur terre ? Ces gens allaient mourir, s’ils ne faisaient rien. Ils étaient pris au piège, mourant peu à peu car l’illusion avalait leur chakra. A petit feu, ils allaient s’éteindre complètement. Combien de personnes sont mortes depuis qu’ils étaient coincés dans cet infâme endroit ? Combien de temps s’était-il écoulé entre le moment où ils avaient quitté la réalité pour aller dans ce moment ? Est-ce qu’il s’écoulait pareil que dans la réalité ? Beaucoup de questions se bousculaient dans la tête de Naruto, et il ne trouva aucune réponse. Personne n’allait vraiment aider, ce genjutsu n’a jamais eu lieu ou avait eu lieu, il y a de cela très longtemps. Personne n’avait été témoin et n’avait écrit à ce sujet. Ils étaient dans un flou complet. Ils étaient complètement perdus et leur temps était compté. Un frisson d’effroi le parcourut en comprenant qu’avec son chakra quasiment inépuisable, il serait sans doute le seul à survivre, il verrait sans doute les personnes qu’il aimait mourir devant lui, sans qu’ils puissent faire quelque chose. Il ne pouvait pas se le permettre, Naruto ne pouvait pas voir mourir Kakashi, Sakura et encore moins Sasuke. Il ne supportait pas cette vision d’horreur, ce mauvais présage de l’avenir. Il fallait faire quelque chose et vite avant que toute sa vie ne soit détruite par un homme qui ne comprenait ce qu’était la véritable paix et la confondait avec la haine. Le monde shinobi n’avait plus aucun sens. Vénérer un homme qui était en train de vous tuer à petit feu, c’était complètement hallucinant. Il avait vu lorsqu’il était en poste que tout ce qu’il avait construit, se détruisait à petit feu. Plus aucune alliance entre les pays, les civils qui s'entretuent et qui étaient prêts à tout faire pour ne serait-ce qu’un moment de bonheur.
Détruire des sépultures, salir un mémorial pour voir l’être cher revenir à la vie ? Quel blasphème ? Quelle idée contre nature de le faire ! Naruto n’était pas apte à juger, lui-même aurait voulu voir ses parents de nouveau en vie mais c’était la manière de le faire qui le laissait perplexe. Madara ne jouait pas qu’avec leur vie, mais dans cette illusion, il bouleversait l’équilibre de la nature, défiant les lois de la mort et la vie. Pour quelle raison faisait-il cela ? Il n’arrivait pas à comprendre. Naruto soupira devant tant d’attente. Sasuke le faisait attendre alors qu’il avait besoin de lui, de son aide pour mettre un terme à tout cela,à toute cette histoire. Il finit par hurler d’impatience contre Sasuke qui aimait se faire attendre. Naruto savait qu’il était là avant même d’apercevoir sa tignasse brune en désordre. Il ressentait son chakra froid et implacable régnant au sein de cette étrange maison qui mélangeait le traditionnel et la modernité. Comment avait-il pu se payer tout ça ? Naruto l’ignorait complètement. Bien que le chakra de Sasuke était différent du sien, pour autant, il avait une sensation étrange à son approche, c’était familier, réconfortant de le ressentir. Il ne se sentait plus aussi seul lorsque Naruto ressentait celui-ci.
Finalement, il se dévoila dans une sorte de peignoir étrange, qui ressemblait à son yukata traditionnel. Faisant une moue, Naruto se tut, ne sachant quoi dire. Allait-il se moquer de lui , de son échec ? C’était sûr et certain mais ils se comprenaient. Naruto savait que derrière sa moquerie, c’était de l’inquiétude qui fleurissait. Avant même qu’il put faire quelque chose, il sentit une pointe aiguisée sur sa poitrine et le corps chaud de Sasuke derrière lui. Une main fine vint saisir ses cheveux , étirant sa gorge qui s’exposa à la pointe de cette lame. Pourtant, Naruto ne bougea pas. Il était sûr que Sasuke ne le ferait pas. Il était beaucoup de chose, Sasuke, mais il n’était pas un meurtrier. Naruto sentit une goutte de sang sur son front mais il ne dit toujours rien. Dans son regard bleu étincelant y brillait une résilience, son échec mais toujours sa détermination à changer le monde.
Il n’échangea aucun mot avec Sasuke, il n’eut pas besoin alors que celui-ci relâcha la pression en hurlant intérieurement son échec. Il n’était plus hokage, et Sasuke n’avait plus vraiment le droit de rester ici, à la frontière montagneuse du pays du feu. Il n’avait plus cet accord tacite entre eux. Naruto n’était plus rien, à part un ennemi de toutes les nations. Un nukenin, tout comme Sasuke. Le jeune nukenin baissa les yeux en écoutant le ton de son ami qui le comprenait parfaitement, sa gorge était nouée par l’émotion qui le frappait, par ce sentiment d’échec qui le déchirait de l’intérieur. Sasuke avait compris, il le faisait toujours quand il s’agissait de lui. Quelque chose se lisait à travers son ami, une certaine déception mais aussi une souffrance. Naruto le voyait avec ses yeux qui semblaient avoir perdu la boussole tant ils bougeaient d’une manière erratique. Naruto voulait le rassurer mais les mots lui manquaient, tout lui manquait. Tous ces efforts étaient perdus, étaient vains. Sasuke profita à ce moment pour lui mettre un coup dans le nez.
La douleur se fit ressentir d’une manière lancinante au niveau de celui-ci, Naruto sentit même un liquide chaud et brûlant s’écouler de ses narines tandis que Sasuke le plaqua contre le mur, le poing levé. Il ferma les yeux prêt à prendre le prochain coup. De toute façon, Naruto le méritait complètement face à cet échec. Lorsqu’il ouvrit de nouveau les yeux car il ne ressentait aucune douleur, ni de poing s’écrasant. Sasuke s’exclama pour la première fois à voix haute. Ce moment de faiblesse le sortit de léthargie. Se faire punir de son incompétence ? C’était une chose, mais il ne méritait pas ce genre de propos. Pas quand ce n’était pas vraiment de sa faute. Repoussant Sasuke à l’aide d’un peu de taijutsu, Naruto arpenta la pièce d’une manière hystérique, frottant ses cheveux avec frénésie.
- Je ne fais rien, Sasuke. Demande à plutôt aux maîtres du jeu ce qu’ils veulent faire de nous, les petits pions. On doit partir, on doit trouver un moyen d’arrêter tout ça, bon sang ! S’exclama-t-il de sa voix criarde. Je suis devenu l’ennemi à abattre, Konoha n’est plus Konoha, bon sang ! renchérit-il d’un ton rempli d’anxiété.
Son coeur virevolta dans sa cage thoracique. Etait-ce Sasuke qui lui faisait cet effet ? Ou sa déchéance à être un bon hokage.
-Il joue avec nous, il veut me punir ! S’exclama-t-il. Aide-moi au lieu de juger, bon sang ! Continua-t-il tout en arpentant la pièce.
l’avant-bras de naruto se plaqua contre son torse qui lui força le retrait. sasuke se contenta de le suivre du regard jusqu’à ce qu’il échappe pleinement à son champ de vision. à ce moment-là, il abaissa lentement les yeux contre le mur, puis le parquet, silencieux. les traits de son visage froncés indiquaient qu’il était encore fâché. si plusieurs facteurs l’agacent, le principal était celui de ne pas avoir été choisi pour être à ses côtés lors de sa promotion au titre d’hokage. certes, sasuke était un nukenin et ils s’étaient perdus de vue jusqu’à cette fameuse quatrième grande guerre. les années ont passé à l’intérieur du genjutsu et sasuke espérait que naruto lui porte confiance et intérêt, ait suffisamment d’audace pour faire ce choix. un pas, deux pas, et il déporta ses mains devant lui en élevant un visage mi-triste, mi-déterminé pour ryuu qui se tenait à l’autre bout du couloir. sasuke voulait se retrouver seul avec naruto, comme ils avaient l’habitude de l’être, à chaque fois qu’ils se retrouvaient. sasuke ferma doucement les yeux tandis qu’il coulissa la porte. naruto arpentait le salon avec hystérie. le brun se contenta de relever son regard en amande par-dessus son épaule, penchant à peine la tête vers le blond, écoutant malgré lui, ses complaintes hurlées. les rares fois où il avait pu voir naruto autant hors de lui, c’était soit par la faute d’ichiraku ou de lui, uchiha sasuke. cette fois, cette haine allait pour cet ancêtre pour qui certains voyaient des ressemblances avec le dernier du clan. sasuke, les mains encore sur la poignée ronde et renfoncée de la porte en bois peinte, ferma à demi les yeux. il esquissa un léger sourire, soupira discrètement. il y avait quelque chose de satisfaisant à voir uzumaki naruto dans toute cette misère.
— hn ~
cela signifiait qu’il fallait la porter, cette misère. sa misère. la tristesse de naruto lui avait fendu le cœur au point qu’il abandonna autant l’idée de le ruer de coups que celle de chercher des clarifications sur le shadowkage qui l’a accompagné. sa jalousie mise de côté, sasuke dégagea d’un revers de pouce les larmes ensanglantées de son œil fleuri qui le brûlait. cet œil lui indiquait qu’il partageait la souffrance de naruto, bien que sasuke lui-même ne soit autant démonstratif. oh, qu’il aurait aimé faire cesser les tournoiements de cette fleur, un vrai typhon. naruto… tant que tu existes, konoha restera konoha. pensa-t-il, sans prononcer mot.
shlac.
— calme-toi. tu veux ? ordonna-t-il.
aux devants de son minoi angélique, sasuke venait de lui saisir avec fermeté ses poignets. d’abord, il se contenta d’apposer ses yeux en amande à l’intérieur de ces bleus céruléens, par une douceur intime qu’on reconnaît d’uchiha mikoto. ensuite, il se fit attendre. il voulait forcer naruto à se taire. il cherchait son entière attention. sasuke envisageait de ne rien faire, pas tant que naruto ne le considère enfin. de patience, il attendit ce moment. ce moment, ils l’avaient déjà connu par deux fois. sans qu’aucun d’eux ne veuille y repenser. ils ne l’avaient pas demandé, mais il s’était retrouvés à le partager, ce moment. quelque chose de beaucoup trop éphémère pour le croire vrai. le chakra de naruto éruptait comme un volcan. le fil était trop fin entre sa tristesse et sa haine. sasuke ne souhaitait pas devoir calmer kurama. tout simplement parce qu’il ne l’appréciait pas et que cela était réciproque. sasuke savait de qui parlait naruto, lorsqu’il eut dit qu’il joue avec eux, qu’il veut le punir. il ne l’écoutait pas, c’était plutôt le ton déchirant de sa voix claire qui fissurait son cœur, à chaque fois. il fallait qu’il se taise, et maintenant. si bien qu’il rompit sa dernière phrase avant le mot “juger” et pencha la tête de côté en venant attraper ses lèvres entr’ouvertes des siennes, plaquant sa langue contre la sienne, sans préavis.
ce moment, sasuke le redoutait autant qu’il l’attendait. qu’allait-il se passer ? pourquoi il ne sentait aucune pression du leader de l’akatsuki ? est-ce que cela signifiait qu’il le laissait faire ? pourquoi le ferait-il ? il espérait que naruto se laisse faire, cette fois. sasuke chérissait intérieurement ce moment, sans jamais savoir quand il éclorait de nouveau. ses doigts déferlèrent de ses poignets à ses mains avant de plutôt lui saisir les hanches, déportant naruto contre le mur le plus proche, prolongeant même, l’étreinte de leurs lèvres. satisfait de l’avoir contre lui, sasuke se pencha sur le blond sans lui laisser le choix de reprendre son souffle. sa main droite se déporta à une poche dissimulée sous son drapé pourpre, tandis qu’il caressa sa langue de toute sa négligence. en détachant ses lèvres des siennes, on pouvait encore apercevoir la pointe de sa langue rose, ses rougeurs. un dernier filament de salive les unissait. il semblait briller comme des éclats de lumière sur une eau calme. la respiration saccadée de sasuke le fit haleter doucement contre le blond. il dénicha sans plus attendre un kunai qu’il porta délibérément au front de naruto, décidé à rayer son bandeau. la pointe du kunai contre le métal plaqua les cheveux en bataille du blond contre le mur, sasuke, appliqué, railla l’intégralité du symbole de konoha avant de jeter le kunai plus loin derrière eux. son regard avait une lueur de folie. pas tout à fait la même que celle qu’il avait arborée, autrefois. on parlait de cette autre folie, non pas éclairée par la haine, mais par l’amour.
— naruto… à partir de maintenant, tu t’abandonneras à moi, et rien qu’à moi. affirma-t-il avec une infime lueur de timidité à sa voix rauque. il déporta son regard ailleurs, incapable de soutenir celui du blond, et exhala. soudainement, il n’était plus aussi sûr de lui, malgré que sa détermination et son cœur feraient tout pour protéger naruto. peu m’importe que tu décides ou non, de rejoindre taka, poursuivit-il tout en se détachant de lui pour mettre une certaine distance entre eux. personne n’aura le droit de jouer avec toi, tant que tu me suis. sasuke, dos à naruto, déporta son épaule vers l’arrière avant de lui tendre ses doigts fins pour qu’il s’en saisisse. alors... tu me suis ? l’invita-t-il, décidé à quitter immédiatement le repère, comme leur accord tacite démantelé les rappelait.
sasuke lui offrit un sourire radieux, voulant sentir ses doigts entremêlés aux siens.
— hn ~
cela signifiait qu’il fallait la porter, cette misère. sa misère. la tristesse de naruto lui avait fendu le cœur au point qu’il abandonna autant l’idée de le ruer de coups que celle de chercher des clarifications sur le shadowkage qui l’a accompagné. sa jalousie mise de côté, sasuke dégagea d’un revers de pouce les larmes ensanglantées de son œil fleuri qui le brûlait. cet œil lui indiquait qu’il partageait la souffrance de naruto, bien que sasuke lui-même ne soit autant démonstratif. oh, qu’il aurait aimé faire cesser les tournoiements de cette fleur, un vrai typhon. naruto… tant que tu existes, konoha restera konoha. pensa-t-il, sans prononcer mot.
shlac.
— calme-toi. tu veux ? ordonna-t-il.
aux devants de son minoi angélique, sasuke venait de lui saisir avec fermeté ses poignets. d’abord, il se contenta d’apposer ses yeux en amande à l’intérieur de ces bleus céruléens, par une douceur intime qu’on reconnaît d’uchiha mikoto. ensuite, il se fit attendre. il voulait forcer naruto à se taire. il cherchait son entière attention. sasuke envisageait de ne rien faire, pas tant que naruto ne le considère enfin. de patience, il attendit ce moment. ce moment, ils l’avaient déjà connu par deux fois. sans qu’aucun d’eux ne veuille y repenser. ils ne l’avaient pas demandé, mais il s’était retrouvés à le partager, ce moment. quelque chose de beaucoup trop éphémère pour le croire vrai. le chakra de naruto éruptait comme un volcan. le fil était trop fin entre sa tristesse et sa haine. sasuke ne souhaitait pas devoir calmer kurama. tout simplement parce qu’il ne l’appréciait pas et que cela était réciproque. sasuke savait de qui parlait naruto, lorsqu’il eut dit qu’il joue avec eux, qu’il veut le punir. il ne l’écoutait pas, c’était plutôt le ton déchirant de sa voix claire qui fissurait son cœur, à chaque fois. il fallait qu’il se taise, et maintenant. si bien qu’il rompit sa dernière phrase avant le mot “juger” et pencha la tête de côté en venant attraper ses lèvres entr’ouvertes des siennes, plaquant sa langue contre la sienne, sans préavis.
ce moment, sasuke le redoutait autant qu’il l’attendait. qu’allait-il se passer ? pourquoi il ne sentait aucune pression du leader de l’akatsuki ? est-ce que cela signifiait qu’il le laissait faire ? pourquoi le ferait-il ? il espérait que naruto se laisse faire, cette fois. sasuke chérissait intérieurement ce moment, sans jamais savoir quand il éclorait de nouveau. ses doigts déferlèrent de ses poignets à ses mains avant de plutôt lui saisir les hanches, déportant naruto contre le mur le plus proche, prolongeant même, l’étreinte de leurs lèvres. satisfait de l’avoir contre lui, sasuke se pencha sur le blond sans lui laisser le choix de reprendre son souffle. sa main droite se déporta à une poche dissimulée sous son drapé pourpre, tandis qu’il caressa sa langue de toute sa négligence. en détachant ses lèvres des siennes, on pouvait encore apercevoir la pointe de sa langue rose, ses rougeurs. un dernier filament de salive les unissait. il semblait briller comme des éclats de lumière sur une eau calme. la respiration saccadée de sasuke le fit haleter doucement contre le blond. il dénicha sans plus attendre un kunai qu’il porta délibérément au front de naruto, décidé à rayer son bandeau. la pointe du kunai contre le métal plaqua les cheveux en bataille du blond contre le mur, sasuke, appliqué, railla l’intégralité du symbole de konoha avant de jeter le kunai plus loin derrière eux. son regard avait une lueur de folie. pas tout à fait la même que celle qu’il avait arborée, autrefois. on parlait de cette autre folie, non pas éclairée par la haine, mais par l’amour.
— naruto… à partir de maintenant, tu t’abandonneras à moi, et rien qu’à moi. affirma-t-il avec une infime lueur de timidité à sa voix rauque. il déporta son regard ailleurs, incapable de soutenir celui du blond, et exhala. soudainement, il n’était plus aussi sûr de lui, malgré que sa détermination et son cœur feraient tout pour protéger naruto. peu m’importe que tu décides ou non, de rejoindre taka, poursuivit-il tout en se détachant de lui pour mettre une certaine distance entre eux. personne n’aura le droit de jouer avec toi, tant que tu me suis. sasuke, dos à naruto, déporta son épaule vers l’arrière avant de lui tendre ses doigts fins pour qu’il s’en saisisse. alors... tu me suis ? l’invita-t-il, décidé à quitter immédiatement le repère, comme leur accord tacite démantelé les rappelait.
sasuke lui offrit un sourire radieux, voulant sentir ses doigts entremêlés aux siens.