((cauchemar) (rêve commun))


C’est loin d’être un cauchemar, c’est censé être le plus beau jour de sa vie, de la leur avec Minato. Leur fils va enfin naître mais bon dieu, quelle douleur ! Mikoto ne lui a pas menti quand elle lui a dit de se préparer, Allongée, Kushina prend de profondes inspirations, grimaçant face à cette tâche qui lui paraît incommensurable. Kyubi s’agite et le sceau manque de céder sous sa haine. Fort heureusement, les cris du bébé commencent à se faire entendre, l’effort est terminé et il ne reste que le bonheur.

Un bonheur de courte durée, l’homme masqué fait son entrée, prend Naruto en otage et s’arrange pour éloigner Minato afin qu’il ne puisse pas refermer le sceau sur son ventre qui commence à se défaire. Kushina pousse un cri alors que Kyubi s’extrait de son corps, la faisant tomber dans la rivière entourant la caverne où elle a accouché. Elle remonte à la surface, se cramponne à un rocher et pose une main sur sa tempe.


Perdue dans ce cauchemar qui ressasse ses derniers instants, Kushina sent une douleur lui traverser le corps. Son regard se baisse vers son ventre d’où sort l’une des griffes du Démon Renard. Un filet de sang coule d’entre ses lèvres. Elle n’a pas mal, elle revit la scène mais ne ressent pas sa mort arrivée. C’est comme si elle sentait la souffrance de ce moment, le vivait mais n’était pas destiné à mourir ici.

Ce souvenir la paralyse et ce qui la délivre, c’est les pleurs d’un bébé, devant elle. Les larmes lui montent aux yeux en apercevant son fils, inatteignable. Sa main se tend devant elle pour espérer l’effleurer sauf que son corps n’avance pas. Ses jambes sont figées, ancrées dans le sol. Elle l’entend sangloter sans pouvoir l’atteindre. Les regrets la gagnent. Elle ne pourra pas l’élever correctement, elle ne pourra pas être à ses côtés, elle ne pourra pas le voir grandir, c’est comme si elle l’avait abandonné.


L’amour qu’elle porte à son fils, sa famille parvient à l’extirper du genjutsu qu’elle affronte. Kushina tombe en avant, la plaie béante de son ventre a disparu tout comme le Biju mais aussi son propre enfant. Il ne reste plus rien si ce n’est elle. Libérée. Kushina reprend sa respiration, essuie le filet de sang de ses lèvres et relève la tête.

Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi est-elle en vie ? Elle se trouve bien à Konoha, aucun doute là-dessus, elle reconnaît ce paysage bien qu’il ait légèrement changé. Mais pourquoi ? Kyubi a définitivement quitté son corps, elle ne ressent plus son chakra et en soulevant son t-shirt, elle n’a plus de sceau. Qu’est-ce qui se passe ? Elle n’y comprend rien !


Kushina se dirige vers le village de Konoha, observant les passants qui marchent tels des somnambules. Elle les salue mais aucun ne lui répond. Quand elle leur adresse la parole, ils ne répondent pas et l’esquivent. Ses sourcils se froncent, pas très poli ! Enfin, ils ne l’ont jamais été à son égard à cause de ce qu’elle représente mais quand même.


Puisque les inconnus ne l’aident pas, il ne lui reste qu’à trouver un visage familier. En parlant de cela, elle remarque que le Monument des Hokage est différent. Il y a le visage de Minato suivi de celui de Tsunade et de Kakashi…? Étrange, il semble beaucoup plus vieux… Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Les lieux semblent identiques mais ne le sont pas, les personnes se comportent d’une drôle de façon et-


S'exclame-t-elle, se moquant du ton élevé de sa voix, elle vient d’apercevoir quelqu’un qu’elle connaît très bien et qui pourra l’aider. Le sourire aux lèvres, Kushina s’approche de lui en lui faisant de grands signes de main pour être certaine qu’il l’a bien vu.


Kushina ne prend pas la peine de respirer. Si quelqu’un a jugé que son mari n’est pas assez bon pour être Hokage et l’a remplacé, elle ira lui montrer de quel bois elle se chauffe ! Cependant, avant, elle observe attentivement Minato, semble chercher quelqu’un qu’elle ne trouve pas à ses côtés. Tout de suite, l’inquiétude gagne son regard.

Le Troisième Hokage a donc changé d’avis concernant la nomination de Minato en tant qu’Hokage ? Non, ce n’est pas possible. Minato le lui assure et en observant de plus près les statues, Kushina remarque bien que quelque chose cloche. Tsunade passe encore mais Kakashi n’est qu’un enfant, comment peut-il être à ce poste ? Son portrait est bien plus âgé… Elle a l’impression que plus de temps s’est écoulé depuis qu’elle a quitté la caverne… Non, ce n’est pas là le problème.

Elle se souvient de ce qu’ils ont affronté, de la mort qui les a fauchés tous les deux. Sa main se pose sur son ventre, Kyubi n’y est plus. Elle devrait être morte… Ce n’est pas qu’un cauchemar. C'est une longue histoire… Oui, c'est certainement le cas. A commencer par le fait qu'elle est en vie alors qu'elle devrait être morte…


Ses mains se posent sur les joues de son homme, la lueur de tristesse qui passe dans son regard ne lui échappe pas. Ses yeux l'interrogent. Kushina n'aime pas rester dans l'attente et l'incompréhension. Elle s'imagine le pire. Qu'est-il arrivé à leur fils ? Que leur est-il arrivé ? Pourquoi sont-ils revenus ?… Si seulement c’était pour qu’ils puissent rester aux côtés de leur fils… Si seulement c'était le cas… Cependant, la présence des statues de pierre, les différences dans le village et le comportement des habitants lui font comprendre que quelque chose de grave se trame. Quelque chose que Minato a dû supporter avant qu’elle ne reprenne vie.

Ses bras passent derrière sa nuque et l'étreignent doucement, Kushina le serre contre elle, tentant de le consoler. Minato a beau être un ninja puissant, un Hokage aux multiples qualités, Kushina ne peut s’empêcher de voir en lui ce frêle garçon qu’elle a connu. Elle lui murmure quelques mots.


C’est là le rôle d’une femme mais aussi celui d’une mère. Peu importe qu’ils ne devraient pas se trouver ici, peu importe qu’ils ne soient pas à leur place. L’important c’est de pouvoir être à ses côtés, une seconde fois. Spontanément, ses lèvres viennent chercher les siennes, avec délicatesse, puis elle étire un large sourire éclatant pour lui donner du courage. Ils n’ont rien à craindre ; qu’importe l’ennemi, il leur suffira d’en venir à bout à coups de poings !