les flammes noires - 21.05.23 3:34
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à terre, sur le terrain vague enveloppé d’une brume nocturne, il ne distinguait rien. la lune rouge culminait dans le ciel. la présence de naruto se faisait ressentir. certainement, qu’il avait dû déferler, lui aussi, les quelques mètres au loin. l’intensité par laquelle madara les avait projeté rendait le moindre effort pour se relever, pénible. il resta appuyé sur ses avant-bras, entr’ouvrant d’un même temps ses yeux en amande, fatigués. que s’était-il passé ? pourquoi suis-je encore en vie ? il porta ses doigts à hauteur de sa vision en haletant. il se recroquevilla de douleur. bien qu’il ait le sentiment que sa tête allait éclater, il eût l’impression d’avoir omis quelque chose d’essentiel. son esprit était trop confus pour réfléchir. pourtant… il détourna vivement son attention par-dessus son épaule. il remarqua de son oeil au mangekyou sharingan, les membres de l’équipe sept, déplaçant à vive allure sa pupille de naruto à sakura, et inversement. encore incapable d’intervenir, il comprit peu après que ce qu’il désirait par-dessus tout éviter, arriva. la lune avait retenu leur attention. les rayons rouges avaient fermé leurs yeux, ils étaient endormis. c’était trop tard. sasuke était anéanti. il déporta son attention sur kakashi dont il remarqua à peine la tignasse blanche. il ignorait si son sort avait été le même. il réprima un frisson du vent glacé qui filait d’entre le tissue léger de son kimono crème, arraché. l’aube se faisait encore timide, laissant devant elle la rosée prendre forme.
venus du terrain vague, des pas fins se rapprochaient, accompagné d’un silence. ces nuages rouges… des fragments de mémoires ressurgirent en lui. la bataille continuait… il s’était engagé avec naruto dans un assaut final sans merci qui avait duré une journée… il s’était téléporté devant madara pour l’achever, et… sasuke défaillit. son avant-bras ne le tenait même plus. les larmes aux yeux, il blottit sa tête à l’intérieur de son bras. c’était tobi, il avait surgis de l’ombre. c’est juste un rêve, se persuada t-il. il n’y a rien de certains dans le monde des shinobis. au bout d’un moment, plus rien n’avait d’importance. il apercevait le visage masqué entre ses doigts fins entr’ouverts. aucun des deux prononça mots, entiché au silence. l’instant d’après, il se souvenait des prouesses d’itachi. malade et sentant son heure approchée, il se tenait encore debout devant lui, capable de lui adresser une dernière parole. obito est dangereux. il contrôle les autres, pour la paix et pour le clan. sasuke ne se laisserait pas manipulé, même si les intonations d’obito savaient faire résonner son cœur. survivre, c’était la seule chose à laquelle penser.
sasuke se releva, tant bien que mal. sa chevelure bleutée, hirsute et dodelinant, dissimula son visage pâle, tout sourire. ses yeux vident, allongés presque mi-clos, s’élevèrent à l’oeil d’obito, puis il les ferma pour mieux les écarquiller, épris d’une rage irrationnelle.
- — !
la brise s’engouffra entre ses mèches. elles balayèrent, dissidentes son visage, tandis que les pans de son kimono en soie battaient libres. il se tenait droit. ses bras pendaient le long de son corps. il était si épuisé, qu’il avait comme perdu la raison de vivre. néanmoins, il avait une présence. vu son état, il se dit qu’il n’avait plus rien a perdre, et qu’aucun mot ne pourraient avoir d’effets sur lui. il était le dernier du clan, alors comment se faisait-il que ces deux-là entachassent encore son tableau ? sasuke serra les dents. à chaque seconde qui passait, il se sentait rejoindre son frère.
fsshou !
le shuriken fuma traversera obito, scintillant sous les intenses rayons rouges de la lune. hn. sasuke élargit son sourire mesquin. les larmes de sang filèrent le long de sa joue, s’ensuivirent les flammes noires de l’amaterasu dirigées à vive allure, vers son opposant. au moment où celles-ci brûlèrent l’homme au masque, il avait d’un même instant ramené ses fils invisibles, le shuriken fuma intercepta ainsi les flammes. obito était touché, sasuke en était profondément convaincu. la narine plissé et l’air moqueur, il analysa sa victoire. ses pas dérapèrent contre la terre, l’épuisement l’amenait à chanceler, mais il s’en moquait, préférant rire en une frénésie folle. une trainée de poussière. soudain, sasuke détala. il fila entre les airs pour l’homme masqué, les bras tendus et la lame du kusanagi embrassant l’amaterasu, assuré de lui mettre un final coup d’estoc entre les côtes qui atteindra son cœur.
- — je vais te mener à ma paix, obito!